« Interventions et débats » concernant la peine de mort et le rappeur Médine

Je suis intervenu récemment deux fois sur le blog d’un dénommé Thomas Baumgartner, m’y étant rendu car il semblait montrer de l’intérêt pour le mien. J’avais été surpris de constater que son blog n’avait rien de politique et qu’il y parlait de foot, de boxe, de basket, de santé, de ciné…

Un jour, il y mit un compte-rendu de lecture d’un livre de Victor Hugo qui m’incita à écrire mes réflexions sur la peine de mort. Le débat s’engagea avec d’autres commentateurs mais comme il semble s’assécher, je le reproduis ci-dessous.

Récemment (le 19 août pour être précis), je tombais sur un article donnant ses impressions musicales sur le rappeur Médine. Je ne pus m’empêcher de laisser un commentaire qui, manifestement, ne lui plût pas et, comme tout dhimmi qui se respecte et donc rejette la liberté d’expression pleine et entière, il supprima mon commentaire et me bloqua, m’interdisant désormais tout commentaire sur le sujet (peut-être même sur d’autres, je n’ai pas encore essayé).

Voici donc le petit débat sur la peine de mort avec la référence de la page de son blog en exergue :

https://lesmilleetunefacettes.com/2018/07/19/le-dernier-jour-dun-condamne-une-lecon-dhumanite-signe-victor-hugo/comment-page-1/#comment-1237

Moi

Tu as rendu visite à mon blog plusieurs fois et, te rendant la pareille, je tombe sur cet article présentant un livre-phare de la lutte contre la peine de mort. Ta prise de position est claire : la peine de mort est une horreur qu’on a bien fait de supprimer. Oui, oui. C’est ce qu’il est bien convenant de penser aujourd’hui.

Mais cette position se basant sur une identification au condamné, ouvertement assumée par Victor Hugo, est-elle bien fondée ?

Elle part du principe que tout être humain, aussi mauvais soit-il, quelle que soit l’horreur du crime commis et quelles que soient la malsanité et la tortuosité de son esprit, peut effectuer sa rédemption. Que le naturel auquel tout être humain retourne de façon spontanée dès qu’il est placé dans des conditions qui le lui permettent est la gentillesse et la bonté.

Ce principe est-il fondé ? Cette position sur la peine de mort suppose aussi que l’emprisonnement, quelle que soit sa durée, y compris perpétuelle, est une peine plus clémente. Cette supposition est-elle fondée ?

Le monde est tel qu’il est et les hommes tels qu’ils sont. Le rejet principiel de la peine de mort n’est-il pas une dénégation naïve de la réalité ? Ne favorise-t-il pas un contentement de la conscience au détriment de la confrontation certes troublante mais indispensable à la complexité du réel ?

J.C. Auteure

Ah ! Hugo ! Belle chronique pour un auteur extraordinaire et intemporel ! Et ce livre est redevenu sinistrement d’actualité il y a peu avec le FN qui a remis sur la table le débat autour de la peine de mort, profitant des attentats pour cela. C’est oublier que la mort n’arrête ni les plus belles choses, ni les pires. Tu offres une belle résonance à cet ouvrage. Tiens, si tu as la foi et que ça t’intéresse, il y a un opéra qui a été fait du « Dernier jour d’un condamné », par David et Roberto Alagna. Le final notamment est… wow !

Moi

S’opposer à recourir à la peine de mort en toutes circonstances, c’est être imbibé de christianisme à un point tel qu’on en perd la simple raison. Comme je l’ai dit auparavant, ne pas vouloir y recourir relève à la fois d’une idée toute chrétienne des capacités rédemptrices innées de tout être humain ou d’une définition naïve de l’être humain dont on gomme la nature prédatrice naturelle, et à la fois d’une volonté de calmer sa conscience par une prétendue clémence qui n’est que lâcheté. La peine de mort ne devrait être utilisée que très parcimonieusement, dans des cas avérés d’extrême cruauté et sans doute possible sur la culpabilité du condamné. Et dans ces cas-là, en quoi serait-il ignominieux d’y recourir ? Ah, parce que Marine Le Pen a dit qu’il fallait y réfléchir ? Et alors ? Tout ce qui vient d’elle doit être rejeté ? Stupidité et préjugé !

Il y a un aspect de la question que j’ai jusqu’à présent éludé. C’est pourtant celui-ci qui fit que, très longtemps, j’ai rejeté le recours à la peine de mort. C’est le rapport de la peine de mort à la société qui s’en servirait, autrement dit la nôtre.

D’une part, notre société a montré qu’elle pouvait faire un usage abusif de cette sanction. C’était le cas à l’époque de notre plus grand poète et il avait raison de sensibiliser l’opinion publique de son époque sur une peine qu’il ne fallait pas distribuer sans retenue. Il n’est pas totalement dit que nous ne retournions pas un jour à une situation semblable et on pourrait penser que le fait que la peine de mort ait été rétablie faciliterait sa réutilisation abusive. Mais, si l’Etat s’orientait vers un durcissement impliquant une tentation à appliquer abusivement la peine de mort, le fait qu’elle n’existe pas dans la loi le freinerait-il ? Lorsqu’il est nécessaire, selon sa logique, de recourir à la violence, on l’a vu dans l’histoire, toutes les lois établies en période de « paix sociale » peuvent être enfreintes.

D’autre part, on peut estimer que la société produit les criminels et donc qu’elle n’a aucune légitimité à les condamner. Est-ce totalement vrai ? C’est un axiome et personne ne peut démontrer son bien-fondé. Seule l’établissement d’une société radicalement humaine et non déterminée par des structures sociales construites par l’Homme sous l’empire de la nécessité pourrait permettre d’établir ce qui ressort de la production sociale et ce qui ressort de la nature humaine. Au demeurant cette argumentation aboutit à une remise en question de toute sanction juridique et pas seulement de la peine de mort.

J.C. Auteure

Cet exemple là m’est venu en tête, mais je n’ai jamais dit que tout ce que MLP est critiquable. Jamais prétendu non plus que tout était manichéen, ou qu’un criminel pouvait automatiquement se réformer, ni même que des sanctions telles que la perpétuité étaient forcément mieux — certaines penseurs jugement même cela tout aussi cruel. D’autant que les prisons sont souvent de véritables viviers à radicalisation et à fournir de délinquants. Foucault a beaucoup réfléchi là-dessus, dans « Surveiller et punir » notamment. En matière juridique, ça se saurait s’il existait une solution miracle.
Mais la peine de mort a quand même un caractère irrémédiable en cas d’erreur judiciaire. Il y a aussi cet argument selon lequel elle est dissuasive. La mort n’a rien de dissuasif pour certains, dans le meilleur ou le pire. Ensuite, c’est facile d’ériger un condamné un mort en martyr pour ceux qui veulent faire des récupérations. Et beaucoup de choses encore.

Donc le débat est complexe, à aucun moment je n’ai dit qu’il y avait une solution miracle ni que tous les condamnés étaient du même acabit que celui que l’on suit dans le texte de Hugo.

Moi

Je constate avec plaisir qu’il y a moins de naïveté dans ta position J.C.Auteure que je ne le pensais à prime abord.

Je ne nie pas le caractère irrémédiable de la peine de mort. C’est pour cela que j’ai précisé qu’elle ne devait être prononcée qu’avec parcimonie dans des cas avérés et indiscutables. Et j’ajoute qu’elle ne doit pas être du seul ressort d’un jury populaire mais doit être encadrée par une réglementation très précise, s’appliquant notamment aux cas de flagrants délits sans circonstances atténuantes. Tout le monde doit avoir en tête l’excellent film « Douze hommes en colère », qui n’est pas contre la peine de mort mais contre son recours irresponsable. Mais c’est bien aussi parce que la peine de mort est une sanction irrémédiable que j’y souscris. Soyons francs : qu’a-t-on à faire d’un assassin qui ne rêvera, pendant toute son incarcération, qu’à tuer de nouveau ? Et l’enfermer à vie (réellement, pas comme aujourd’hui) n’est-ce pas plus cruel que de l’exécuter sans délai ?

Quant à l’argument de son caractère dissuasif, je le pense et l’ai toujours pensé complètement idiot. Il était lié à une société où était imaginé que l’exemple élevait ou dissuadait. Une société où l’on pensait que décapiter un assassin avait le même effet sur d’éventuels criminels que de donner la fessée en public à un enfant sur ses camarades. Une société où les individus étaient appréhendés comme d’éternels enfants et les histoires d’enfer suffisantes pour dissuader des mauvaises actions la plus grande partie des citoyens, méprisés par les élites et considérés par elles comme des mineurs intellectuellement parlant.

En ce qui concerne le risque de faire des condamnés à mort des « martyrs », je vois bien à quoi il fait référence. Tu mets ici en valeur la peine de mort dans sa dimension politique. Or, on peut voir constamment comment ceux à qui tu penses n’ont pas besoin de condamnés à mort pour se faire passer pour des victimes. Ils n’espèrent que de mourir en tuant le maximum d’innocents et lorsqu’ils viennent à être tués par ceux qui se défendent ou ont le devoir de défendre les non-combattants, ils sont salués quand même comme des victimes, des « martyrs ». Par contre, si ceux à qui tu penses n’étaient pas seulement condamnés à mort mais enterrés avec de la viande de porc, je pense qu’il y aurait beaucoup moins d’attentats car ils auraient beau être érigés en martyrs, aucun de leurs coreligionnaires n’aurait envie d’être coincé dans une fosse sans accéder aux 72 vierges et à tous les stupides et désuets plaisirs promis dans un paradis où il ne pourrait jamais accéder. La peine de mort n’aurait pas en soi un caractère dissuasif mais serait dissuasif le sort que l’on réserverait à la dépouille. Mais pour appliquer une pareille mesure, il faudrait des couilles et un peu moins d’auto-culpabilisation.

Voici maintenant mon commentaire censuré sur Médine, avec sa page de blog en exergue:

https://lesmilleetunefacettes.com/2018/08/19/alors-storyteller-ca-vaut-quoi/

Je ne jugerai pas Médine le musicien. Peut-être est-il valable, peut-être pas.

Je juge par contre le fait que tu en fasses la promotion. Ignores-tu qu’il se produira au Bataclan, les 19 et 20 octobre ? Lui, le musulman convaincu, le producteur de « Jihad » qu’il a sous-titré « le plus grand combat est contre soi-même » alors que la graphie de « Jihad » remplace explicitement le « J » par un cimeterre, l’arme historique des arabes musulmans ! Il faut être bien naïf pour croire en son « le plus grand combat est contre soi-même » quand son « le plus grand » évite un simple « le », signifiant en sous-entendu qu’il y en a bien un autre que le seul « combat contre soi-même », celui justement qui doit être mené à la pointe du cimeterre, celui qui s’est fait dans le sang des massacrés du Bataclan, entre autres.

Tu as mal choisi la photo illustrant ton article, tu aurais dû choisir la photo prise à l’intérieur du Bataclan après la boucherie, les cadavres d’hommes et de femmes désarmés, fauchés par des coreligionnaires de Médine, baignant dans leur sang.

Médine pratique la taqiyya sur laquelle tu dois te renseigner au plus vite pour éviter de te faire le promoteur d’islamistes. C’est pour cela qu’il fait du rap alors qu’au fond de lui, il a un profond mépris pour la musique. Il fait du rap pour gagner à lui de nouveaux convertis et endormir les dhimmis qui, comme toi, se laissent abuser et applaudissent à leur propre mystification, entretenant l’idée fausse qu’un islamiste peut s’intégrer à notre monde, être un rappeur comme un autre.

Tu me fais penser à ceux qui faisaient l’éloge d’Aragon. Aujourd’hui, on peut l’apprécier parce que le temps efface les blessures, au même titre qu’on peut admirer un château-fort. Mais, dans les années trente, faire l’apologie d’Aragon c’était faire apprécier un laudateur de Staline, un militant stalinien des plus engagés, amener dans les rets du Parti dit « communiste » de pauvres benêts se laissant captiver par ses poèmes d’amour pour Elsa Triolet, stalinienne acharnée qui avait réussi à le capturer pour la gloire du Parti.

Peut-être qu’un jour on pourra écouter la musique de Médine en se laissant aller à l’apprécier. Aujourd’hui, il faut être vigilant. On ne peut pas ouvrir nos portes ni nos oreilles encore moins notre cœur à nos ennemis.

5 commentaires

  1. Si j’ai bloqué ton commentaire, cela n’a rien à voir avec la liberté d’expression, tu peux vérifier, tout tes autres commentaires sont toujours sur mon site et je suis ravi que tu commentes, tu le sais bien vu mes réponses !
    Si ton commentaire à été bloqué, c’est qu’il est totalement hors propos par rapport à l’article cité. Penses-tu réellement que je vais prendre en compte des considérations religieuses pour juger la pertinence d’une oeuvre musicale ?
    Je refuse 2 choses sur mon site : la politique et la religion. Tu dois comprendre pourquoi je n’ai pas souhaité que ton commentaire soit public, il n’avait absolument rien à voir avec une critique musicale où seule la musique m’importe.
    Bref, il n’y avait pas besoin d’en faire un article pour « buzzer », il suffusait de m’envoyer un message haha.

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    1. Comment peux-tu exclure la politique de ton site ? N’as-tu jamais entendu dire, à raison, que tout est politique ? Et c’est d’autant plus vrai dans le cas du rappeur Médine. Il est musulman, et l’islam est une idéologie religieuse ET politique. Tu parles de ce rappeur en voulant refuser de parler de politique et de religion ? Il y a plusieurs moyens de faire de la politique (et de la religion). L’un de ces moyens est de discourir, un autre est de chanter, un autre encore est d’agir par ses faits et gestes. Médine chante et tu n’as apparemment pas compris certaines de ses paroles pour n’en parler que comme rappeur et non comme musulman. En plus, il agit en se produisant au Bataclan, affirmant ainsi le triomphe de l’islam sur le lieu même d’un de ses massacres.

      Refuser que je commente ton article sur le plan politique, c’est prendre parti, et pas du même côté de la barrière que moi. C’est refuser de critiquer les paroles de ses chansons et l’acte odieux de se produire au Bataclan. C’est encourager tes lecteurs à l’admirer, à écouter ses paroles, à prendre un billet pour aller le voir au Bataclan.

      Enfin, je n’ai pas posté sur mon blog le commentaire que je destinais à ton blog pour « buzzer ». De toute manière je l’aurais publié car son contenu intéresse mes lecteurs (il aurait pu intéresser certains des tiens mais, ça, tu l’as refusé).

      Aimé par 1 personne

      1. Je refuse la politique et la religion, car ce sont deux thèmes à controverses et deux thématiques qui sont propres à chacun, tous le monde a le droit d’avoir sa vision des choses : droite, gauche, catholiques, juifs, musulmans…
        Etant des sujets à controverses, je refuse tout débat idéologique sur mon site, ce dernier est simplement du divertissement !
        Concernant Médine, je préfère être honnête : je juge la musique. Ainsi, si tu écoutes son dernier album, tu n’y verras aucune propagande politique ou religieuse, seulement un homme qui a mûri et qui parle de ce qui l’entoure et, surtout, de ses enfants et de sa famille. Je t’invite à l’écouter, tu verras qu’il y a très peu d’attaques dans son projet, mise à part contre les médias, c’est un homme plus calme aujourd’hui et c’est la raison pour laquelle j’ai décidé d’écouter son projet, sinon je ne l’aurai pas fait !
        A titre d’exemple, si jamais cela t’intéresse, il y a un rappeur très engagé pro-islam qui s’appelle Abdallah. Lui, bien que je respecte l’artiste, je n’écouterai pas ses projets, ce serait simplement faire de la propagande que d’en faire un article.
        Je n’ai absolument rien contre toi, je suis simplement dans une ligne éditoriale et je respecte des principes que j’applique depuis l’ouverture de mon site. J’espère que tu comprendras !

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